Vive la République ! vive le Cubi !
Ces deux exclamations lancées dans le défilé résument assez bien l’allégresse saumuroise dans cette chaude nuit du 14 juillet 1989…
En 1989, dans toute la France, les commémorations du bicentenaire de la Révolution suscitèrent un grand nombre de débats contradictoires, souvent très vifs, qui retombèrent comme des soufflets dès que tout fut terminé, voire oublié… Pourtant, il n’est pas une ville, un village et une école qui n’ait illustré à sa façon cette page d’Histoire. Les vendeurs de cotillons tricolores et bonnets phrygiens y trouvèrent une fortune éphémère.
À la Bastille !
Le défilé militaire avait eu lieu traditionnellement le matin. Le Comité des fêtes de Saumur choisit de célébrer cet anniversaire au soir du vendredi 14 juillet autour d’un char représentant la Bastille (Saint-Lambert-des-Levées), destinée à être brûlée en place publique à quelques dizaines de mètres de la véritable pierre de cette forteresse fichée dans le mur de la mairie. La maquette du char était l’œuvre de Claude Hamelin.
- Photo de la pierre de la Bastille – Ouest-France/Courrier de l’Ouest – 18 avril 2021
- Photo du char de la Bastille – imaginé par Claude Hamelin – Archives du Comité
Le Comité des fêtes invita des formations musicales étrangères – dont La Concordia (Suisse) – tout un symbole – pour accompagner les formations locales. Parmi celles-ci, la Fanfare de l’École d’Application de l’Arme blindée Cavalerie, très sollicitée au cours de cette période, du 14 juillet au Carrousel. Quant au Réveil saumurois, il était absent et remplacé par une formation saumuroise naissante.
Les Provinces de France
Originalité de ce défilé, où se côtoyaient gens du peuple et petits marquis réconciliés (Association Saumur, la Loire, l’Histoire, MJC, Petites Écuyères, bénévoles du Comité des fêtes) : le défilé des drapeaux des provinces françaises. Mais que sont-ils devenus ?
Plein les yeux !
Ce spectacle coloré bien que nocturne, presque surréaliste, s’achevait par un éblouissant feu d’artifice sur la Loire. Il ne devait rien au Défilé Gould sur les Champs-Élysées ni à la Mission du Bicentenaire. Cette officine gouvernementale avait planché pendant deux ans, – disait-on- sur l’organisation nationale des festivités !
L’automobile en 1989
Regrets : Le public n’était pas informé du parcours du défilé qui dut circuler au milieu des voitures en stationnement. Il fallut même en déplacer plusieurs à la main pour faciliter le passage du char, surtout rue de la Tonnelle. Aucune disposition n’avait été prise pour éviter ce slalum. Mais en 1989 la voiture était reine et pas encore de révolution pour la déloger des centres-villes ! Un terrible accident mortel, la veille au soir, sur la route de Montreuil-Bellay, démontrait qu’à cette époque le nombre d’accidents était encore considérable.
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