Saumur : Sécurité et secours des défilés

Cette évocation rend hommage à toutes celles et tous ceux qui ont assuré la réussite et la sérénité des fêtes saumuroises pendant plusieurs décennies : gendarmes, policiers, pompiers, secouristes, mécaniciens, bénévoles… 


Gendarmes et policiers des défilés fleuris

Gendarmerie motocycliste

Jusqu’à la fin des années 60, chaque défilé fleuri du dimanche après-midi était précédé (comme la mi-Carême de Cholet) d’une escorte motocycliste de la gendarmerie nationale, en l’occurence départementale (Motos Terrot ou BMW ?). Il y eut parfois quatre motocyclistes avançant de front majestueusement dans un équilibre parfait. Ces gendarmes portaient la tenue d’apparat, ce qui devait être difficile à supporter les jours de grandes chaleurs (1957).

De chaque côté des avenues et rues, ils rasaient les trottoirs pour inviter les grands et les petits pieds à ne pas les dépasser d’un centimètre. Au fil du temps, cette discipline s’adoucit puis cette brigade motocycliste disparut complètement.

Aucune photo de ces motocyclistes précédant le défilé fleuri n’est restée dans les archives répertoriées.

LIEN : 1965 Gendarme à moto

Gendarmes à pied

D’autres gendarmes, une dizaine (Ce n’étaient pas les gendarmes de Saint-Tropez mais bien les gendarmes de Saumur… et quelques renforts extérieurs.) se déplaçaient comme les pompiers dans les endroits stratégiques, surveillaient et protégeaient la foule. 

Selon les années, ils portaient un uniforme noir traditionnel ou un uniforme estival clair. Dans tous les cas, des gants blancs… Deux ou trois d’entre eux accompagnaient le char de la reine de Saumur et ses demoiselles d’honneur.

Polices

Les policiers saumurois -les agents de police, gardiens de la paix- assuraient aussi la sécurité des défilés fleuris. Ils étaient de service intensif du samedi au lundi soir. C’étaient souvent des habitués appartenant de longue date au commissariat. Connaissant bien la ville, ils savaient où des problèmes risquaient de survenir. Eux aussi arboraient leurs plus beaux uniformes. Mais ils restaient impuissants contre l’usage des pétards, fréquents dans les années 60 / 70 alors qu’ils étaient interdits (cf programmes : les articles pyrotechniques !)

Avec le temps et l’augmentation des coûts de cette protection, les gendarmes ne furent plus de la fête. Seuls restèrent les policiers nationaux eux-mêmes remplacés par les policiers municipaux au temps des Géants. Le gilet fluo succédait finalement aux uniformes stylés.

CRS

Ce n’était pas dans les intentions de la mairie ni du comité des fêtes, les CRS étaient aussi présents le 23 juin 1973. Mais la cause n’en était pas le défilé fleuri du 23 au 25 juin. 

LIEN : Ciclic 23 juin 1973

Échanges de bons procédés

Gendarmes et policiers n’étaient pas là que pour maintenir l’ordre. Ils aidaient le public à s’orienter dans la ville, à conseiller les automobilistes égarés dans la fête. Ils étaient souvent les premiers à intervenir lors d’un malaise. 

Ces tenues prestigieuses que portaient les gendarmes et policiers un jour de défilé fleuri confirmaient tout le respect que l’État et la ville manifestaient pour cette fête populaire. En retour, le public le lui rendait bien en montrant de la déférence envers l’autorité. Deux valeurs qui semblent ne plus exister.


Une photographie de 1955 nous raconte comment se terminait le cortège du défilé fleuri. À l’arrière du char de la reine de Saumur et ses demoiselles d’honneur, au moins trois véhicules suivaient : une automobile – lot de la tombola, la dépanneuse et les sapeurs-pompiers.

Les sapeurs-pompiers des défilés fleuris

29 juin 1958. Sur une photo Jean Decker, un camion-citerne (Berliet ?) des sapeurs-pompiers de Saumur, avec ses pneus cerclés de blanc, est bien visible, stationné sur un trottoir place Maupassant, devant la façade de l’Entract’ Bar (le Sulky aujourd’hui) et de la charcuterie adjacente (Food Chicken).

Comme les trottoirs et les entrées de maisons, le véhicule est aussi couvert d’adultes et d’enfants qui profitent de ce point de vue un peu spécial, main dans la main avec les pompiers. Trois petites filles, tout de blanc vêtues, sont assises devant eux.

Au plus près du défilé, le capitaine Prud’hommeau puis le capitaine Buzat mobilisaient ainsi chaque année cinq ou six sapeurs-pompiers (des volontaires) et deux véhicules.

Ils s’installaient dans plusieurs secteurs de la ville, principalement le dimanche après-midi: Croix-Verte, quartier des Ponts, place de la Bilange, Manège des Écuyers, place Maupassant, place Verdun, selon l’avancée du défilé. Il y eut, entre autres, les premiers-secours Hotchkiss et le camion-citerne Berliet dit « fourgon-tonne » ou « la tonne ».

Cette présence des sapeurs-pompiers (surtout des volontaires bénévoles) permit d’éviter le pire en 1963.

Cette prévention cessa au début des années 90. Entre temps le nouveau centre de secours fut opérationnel boulevard Benjamin Delessert en remplacement des locaux exigus à l’angle de la rue Gambetta et de la rue de la Manutention. Depuis 1964, les extincteurs étaient devenus obligatoires à bord des chars.

Quant aux interventions pour causes de malaises, surtout les jours de grandes chaleurs (1957), elles furent d’abord assurées avec l’ancienne ambulance 403 Peugeot de l’hôpital, repeinte en rouge pour les pompiers, puis avec un véhicule Citroën type HY dans les années 70.

Les sapeurs-pompiers assuraient aussi la sécurité des spectacles au théâtre, au château et dans les foires.

Parmi ces sapeurs-pompiers, Mr Dutreuil. Il était aussi un grand amateur de diaporamas. Il a photographié, entre autres, de nombreux défilés fleuris. Il serait heureux de retrouver ces documents qui racontent la vie saumuroise et de les valoriser.

Par la suite, la Croix-Rouge et la Sécurité civile assurèrent la protection des personnes et les urgences.


LIENS SUR SAUMUR MÉMOIRES DE FÊTES:


Les bénévoles

Comme dans toutes fêtes publiques et populaires des villes et villages, à Saumur, les bénévoles ont eu leur part discrète et efficace dans la sécurité de tous les défilés : défilés fleuris, géants, grandes parades, musiques militaires.

Dans les carrefours, après des barrières, Les bénévoles avaient pour mission de veiller à ce que la circulation automobile ne perturbe pas les défilés.

Les bénévoles se tenaient aussi auprès de chaque groupe et chaque char. Les responsables du bon ordre des défilés portaient un brassard jaune et bleu. Les responsables des chars portaient un brassard tricolore.

Ces bénévoles étaient le chaînons indispensables pour faire le lien entre le public, les acteurs des défilés, la police et les pompiers. Et ce n’était pas simple quand l’usage des talkies-walkies n’était pas encore entré dans les habitudes.

Ces bénévoles accompagnaient aussi les groupes dans les lieux d’hébergement en veillant à ce qu’il ne manquent de rien et que tout se passe au mieux pour eux le temps de leur présence à Saumur.


La dépanneuse des défilés fleuris

Bien qu’assez rare, le coup de la panne de moteur faisait partie des défilés fleuris depuis ses débuts. Une dépanneuse était donc attitrée pour accompagner chaque défilé des années 50 aux années 70.

La petite héroïne oubliée

La dépanneuse apparaît furtivement sur une photo du défilé fleuri du 30 juin 1957, rue Beaurepaire, à l’avant du char « Les Folies Bergère », puis le 29 juin 1958, à l’avant du char du même quartier des Ponts «Qui vivra verra». 

Au cours de ces années-là, le moteur de ce char avait la manie de défaillir avant même la mi-parcours… Il y avait bien des tentatives pour pousser le char et relancer le moteur. En vain… Bien sûr, les photographes s’ingéniaient à éviter la dépanneuse sur leurs clichés.

Comme par hasard, la dépanneuse de service appartenait à un garage établi rue Montcel, dans le quartier des Ponts. (L’emplacement de ce garage se remarque toujours par deux grands portails côte à côte). Tout le monde se connaissait donc bien! Et c’était une façon originale de se faire un peu de publicité sans s’insérer dans la caravane publicitaire… Et c’était le moment de démontrer des talents d’expert pour conduire un tel convoi dans les passages étroits de la rue du Puits-Neuf et de la rue Saint-Jean.

Une prudente confiance, une confiante prudence

Le mécanicien-garagiste avait son enfant bien sage avec lui, près du treuil et de la grue… Et Il n’était pas interdit de fumer dans le défilé. La preuve juste à droite de la dépanneuse. 

Le D (ancêtre du gyrophare) était resté plié sur le toit.

Essai de reconstitution

En miniature (1/50e), voici reconstitué (ou presque) un modèle proche de cette dépanneuse. Ce système de grue et de levage était assez courant dans les années 50 / 60, le modèle original étant un véhicule militaire remanié. Il figure aussi dans Les Vacances de Monsieur Hulot (1953).


Appel à toutes et tous pour vos photos et témoignages : incendie de 1963, ancienne caserne des pompiers de Saumur. Et toutes les photographies relatives aux foires et défilés fleuris.


Pour en finir… pannes en série

Et comme l’Histoire aime parfois se répéter longtemps après… Sous l’écrasante chaleur du 1er juillet 2018, (sans doute pour en finir sans regrets) trois chars connurent la loi des séries : une roue en vadrouille qu’il fallut remplacer avec les moyens du bord, et durites éclatées… Mais il n’y avait plus de dépanneuse depuis très longtemps. D’autant qu’en matière de dépannage, tout s’est compliqué depuis les années 70, des modalités de l’intervention à la technicité du matériel !


À Cholet…

Jusque dans les années 60, les chevaux et les bœufs étaient la meilleure garantie contre les pannes !

Aujourd’hui, pas de dépanneuse, mais deux puissants tracteurs prêts à intervenir. Le 1er mai 2022, il fallut remorquer le char des ambassadrices. Dans ce cas, le tracteur le plus proche est attelé à l’arrière du char pour en sauvegarder la visibilité et l’esthétique.


Retrouvez les défilés festifs depuis 1803 et Les festivals de Musiques militaires 1985 2019 dans Histoire de notre de notre patrimoine.

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