La Foire-exposition inaugure la place Marc Leclerc
Au printemps 1960, la Foire-exposition quittait la place de la République pour s’installer pour la première fois place Marc Leclerc, sur l’île, entre le pont des Cadets et le pont Cessart, dans ce quartier rénové par la Reconstruction.
Du côté sud, l’usine à gaz avec ses odeurs nauséabondes – du côté nord l’usine de masques César – du côté est, l’immeuble collectif I.S.A.I. – et toujours plus loin vers l’ouest de l’île Millocheau, le boulevard Joly-Leterme connecté avec la rue Aristide-Briand, de nouveaux immeubles et de nouvelles rues…
De la boire Quentin à la place des Fêtes
Il ne reste rien de l’antique boire Quentin, ancien bras de Loire, qui se trouvait à cet emplacement, qu’un nom de rue.
La boire fut comblée. Une nouvelle place fut aménagée, la place Marc Leclerc que Saumuroises et Saumurois, après la Guerre, préférèrent dénommer place des Fêtes pour éviter la confusion avec l’avenue du Maréchal Leclerc. Même si les fêtes furent plutôt rares sur cette place qui devint rapidement un parking.
Site « définitif » de la Foire 1960 jusqu’en 1991
« La douzième Foire-exposition est installée cette année à son emplacement définitif (sic) au centre d’un beau quartier neuf, quartier affreusement mutilé par la guerre…
Devant l’importance toujours croissante que prenait la Foire, la municipalité a dû prévoir, puis réaliser, place Marc Leclerc, des travaux d’agrandissement qui permettront désormais de réserver à chaque exposant les stands nécessaires à la présentation de leur activité… »*
* « Catalogue » de la Foire-exposition 1960.
Au programme de la Foire 1960
Concert de la musique militaire américaine (279e Army Band), Fanfare des trompettes de l’École d’Application de l’Arme blindée et de la Cavalerie, concert de la musique municipale, prestations de La Perle de l’Anjou, voilà pour l’illustration musicale et dansante.
L’armée américaine (présente en Anjou jusqu’en 1965) participait largement à l’économie locale et régionale. Il était donc justifié que sa musique militaire soit parmi les hôtes de cette foire.
Des fraises et des fleurs
Journées de la fraise (dont la production locale était un fleuron), concours du plus beau bouquet de fleurs des champs, lâchers de ballons multicolores, élection de Miss-exposition agrémentaient la palette printanière de cette foire.
Le Guignol de Paris, un spectacle de music-hall (fantaisistes, acrobates), des vedettes du disque et de la radio et la piste routière, un rassemblement motocycliste, animèrent les six jours de la foire où s’étaient installés 150 exposants, moins que certaines années, mais bénéficiant de plus larges espaces.
Auto-école
Le concours du meilleur petit conducteur se jouait sur la piste routière du Centre saumurois de la prévention routière : des rues, des carrefours, des feux tricolores, des stops et autres panneaux, des parkings en miniatures…
De nombreux prix étaient offerts dont une bicyclette et un poste transistor*.
* Les premiers postes à transistors ont été commercialisés à partir de 1954.
Miss-exposition
Si Miss-Exposition accueillit au stand des liqueurs Combier les reines de Saumur 1960 – Nicole Bidon, Annick Huet, Michèle Legrand – qui pourrait retrouver le nom de cette Miss un peu trop vite oubliée ?
Entrée dans l’enceinte de la Foire
Place Marc-Leclerc, côté est, deux hauts blocs blancs, dans le genre obélisques tronqués, portant un fronton, marquaient l’entrée de la Foire-exposition. Au bas de chacun d’entre eux, deux guichets étaient ouverts les jours d’affluence – en 1960 le samedi 28 et le dimanche 29. Ces jours-là, il fallait s’acquitter d’un droit d’entrée, en Nouveaux Francs, bien sûr… Pour la première et la dernière fois place Marc Leclerc.
À Saumur, en 1960, Que trouvait-on en venant visiter la Foire-exposition ?
Cette foire permettait aux visiteurs de découvrir dans le même lieu la Chambre de Commerce, l’agriculture, tout le bâtiment… l’automobile, un pavillon de la Radiodiffusion Télévision Française, les appareils de radio et les téléviseurs, les électrophones, l’électro-ménager, la vannerie des Pères Blancs, les plaisirs de la table, le mobilier, le sport, une librairie…
La Foire-exposition prenait des allures de caverne d’Ali-Baba ou de grande-surface éphémère en accès libre, longtemps avant les premiers super-marchés, en essayant de ne rien omettre de la société de consommation galopante.
Visiteurs et stationnement
Les jours de Foire, dans les années qui allaient suivre, le stationnement de tous les véhicules des marchands et des visiteurs de plus en plus nombreux, allait se révéler un problème inextricable et insoluble dans le quartier des Ponts. Personne n’y avait pensé, semble-t-il.
Bilan de la Foire-exposition de 1960*
Au cours de l’Assemblée générale du Comité des fêtes du 11 janvier 1961 dans la salle de réunion du théâtre, le président du Comité des fêtes, Maurice Fournier, a dressé le bilan de la Foire-exposition 1960.
Les artisans, commerçants et entreprises présents sur la Foire n’ont pas connu le succès attendu. Les carnets de commande sont restés maigres. Peut-être faut-il y voir l’effet d’un temps d’adaptation au nouveau lieu. Mais il s’avère aussi que toutes les foires ont connu la même désillusion en 1960, l’année du Nouveau Franc.
En 1961, le Comité des fêtes, avec l’accord de la municipalité et de la chambre de commerce, s’engage pour que l’entrée de la Foire-exposition soit gratuite tous les jours.
Et elle le restera jusqu’à la Foire de 1992 dans le nouveau Parc des Expositions – Parc du Breil-Weygand.
*Sources – Délibérations AG 1961 du Comité des Fêtes de Saumur – Pages 1 à 3 RV.
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LIENS ->
- 1957 Saumur – La Foire-exposition
- 1960 Saumur – Le Défilé fleuri
- 1981 Saumur – La Foire-exposition
- 1992 Saumur – La Foire-exposition
En l’absence de documents photographiques dans les archives, appel aux internautes saumurois de ce site si quelque part dans un album, un tiroir ou un grenier ont été conservées des photographies de ce temps-là. D’avance, merci.
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