Cette évocation est l’occasion de rendre hommage à toutes celles et tous ceux (hors comités) qui ont assuré la sérénité des fêtes saumuroises pendant plusieurs décennies : gendarmes, policiers, pompiers, secouristes, mécaniciens…
Une photographie de 1955 nous raconte comment se terminait le cortège du défilé fleuri. À l’arrière du char de la reine de Saumur et ses demoiselles d’honneur, au moins trois véhicules suivaient : une automobile – lot de la tombola, la dépanneuse et les sapeurs-pompiers.
Le coup de la panne
Au début des années 60, il n’était pas rare de devoir faire démarrer des moteurs à la manivelle. Étant donné que sous un char, le véhicule porteur avait de l’âge, la mise en route relevait de l’exploit.
Bien qu’assez rare, le coup de la panne de moteur faisait partie des défilés fleuris depuis ses débuts. Une dépanneuse était donc attitrée pour accompagner chaque défilé des années 50 aux années 70.
LIENS :
La petite héroïne oubliée des défilés fleuris
La dépanneuse apparaît furtivement sur une photo du défilé fleuri du 30 juin 1957, rue Beaurepaire, à l’avant du char « Les Folies Bergère », puis le 29 juin 1958, à l’avant du char du même quartier des Ponts «Qui vivra verra».
Au cours de ces années-là, le moteur de ce char avait la manie de défaillir avant même la mi-parcours. Il y avait bien des tentatives pour pousser le char et relancer le moteur. Moteur qui hoquetait… Les décors du char en étaient tout secoués, les reines aussi ! L’intervention de la dépanneuse s’avérait nécessaire.
Comme par hasard, la dépanneuse de service, que les photographes s’ingéniaient à éviter sur leurs clichés, appartenait à un garage établi rue Montcel, dans le quartier des Ponts. (L’emplacement de ce garage se remarque toujours par deux grands portails côte à côte). Tout le monde se connaissait donc bien! Et c’était une façon originale de se faire un peu de publicité sans s’insérer dans la caravane publicitaire…
Il fallait aussi démontrer des talents d’expert pour conduire un tel convoi dans les passages étroits de la rue du Puits-Neuf et de la rue Saint-Jean.
Une prudente confiance
En 1958, le mécanicien-garagiste avait son enfant bien sage avec lui, près du treuil et de la grue… Et Il n’était pas interdit de fumer dans le défilé. La preuve juste à droite de la dépanneuse qui, elle aussi fumait beaucoup…
Le D (ancêtre du gyrophare) était resté plié sur le toit.
Reconstitution
En miniature, voici reconstitué (ou presque) un modèle proche de cette dépanneuse. Ce système de grue et de levage était assez courant dans les années 50 / 60, le modèle original étant un véhicule militaire remanié. Il figure aussi dans Les Vacances de Monsieur Hulot (1953).
Probablement que la la dépanneuse termina sa carrière dans un casse d’automobiles… parmi quelques uns des véhicules qu’elle avait dépannés.
Pour en finir… pannes en série
Et comme l’Histoire aime parfois se répéter longtemps après… Sous l’écrasante chaleur du 1er juillet 2018, (sans doute pour en finir sans regrets) trois chars de la Grande Parade connurent la loi des séries : une roue en vadrouille qu’il fallut remplacer avec les moyens du bord, et durites éclatées… Mais il n’y avait plus de dépanneuse depuis très longtemps. D’autant qu’en matière de dépannage, tout s’est compliqué depuis les années 70, des modalités de l’intervention à la technicité du matériel !
LIEN : 2018 La Grande Parade
À Cholet
Jusque dans les années 60, les chevaux et les bœufs étaient la meilleure garantie contre les pannes !
Aujourd’hui, pas de dépanneuse, mais deux puissants tracteurs prêts à intervenir. Le 1er mai 2022, il fallut remorquer le char des ambassadrices. Dans ce cas, le tracteur le plus proche est attelé à l’arrière du char pour en sauvegarder l’esthétique.
Appel à toutes et tous pour vos photos et témoignages : incendie de 1963, ancienne caserne des pompiers de Saumur… Et toutes les photos relatives aux défilés fleuris de 1948 à 1990.
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