Saumur – La Reconstruction après la Seconde Guerre mondiale

Des quartiers sinistrés.

À sa libération, le 30 août 1944, Saumur est gravement sinistrée. Les ponts sont très endommagés. De nombreux quartiers dont les quartiers des Ponts, de la Gare et de la Croix-Verte sont durement éprouvés.

Plus de 800 familles, 3 500 personnes ont été déclarées sinistrées. Saumur Jadis 

La mainmise de l’État

La reconstruction de Saumur est confiée au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU). Le projet d’aménagement et de reconstruction de la ville est dressé dès 1944 par un architecte urbaniste, André Leconte (1894 1966) et encadré par un architecte en chef, l’Angevin André Mornet (1898 1991). C’est ce dernier qui donne les directives aux architectes d’opération (par exemple Messieurs Pierre Brunel et fils) et qui contrôle  la qualité architecturale de leurs projets. Parallèlement est créée au printemps 1947 l’association syndicale de remembrement (ASR), rapidement fusionnée avec celle des quartiers de la Gare et de la Croix-Verte.

Le remembrement

Avant la Guerre, de nombreuses propriétés étaient enchevêtrées et les plans manquaient de clarté. L’ASR procède alors au remembrement des propriétés foncières sinistrées. C’est elle qui est habilitée à passer les marchés pour le compte des sinistrés. La reconstruction échappe à l’initiative privée. L’ampleur de la tâche a, comme partout en France, rendu nécessaire cette normalisation de la procédure.


Les ponts sur la Loire

Les infrastructures routières et le rééquipement sont la priorité. En ce qui concerne les transports routiers, la traversée de la Loire est rétablie en 1948 avec l’édification d’un pont provisoire (pont Bailey) sur le Bras-des-Sept-Voies et la réouverture du pont Cessart restauré à l’identique. L’actuel pont des Cadets de Saumur est terminé en 1950. 

Sur les premières photos, la démolition des deux dernières piles et arches du pont Napoléon, ou pont du Bras-des-Sept-Voies.


L’Inauguration du pont des Cadets


L’avenue du Général de Gaulle (rue Nationale) – L’élargissement

La reconstruction du quartier des Ponts a fait l’objet d’une étude spéciale. Dans la traversée des îles, à la faveur des destructions, la percée est élargie à 45 mètres, largeur calculée sur le gabarit de l’ancienne place du Roi René côté nord. Les immeubles à rebâtir en bordure de cette percée font l’objet d’une étude architecturale disciplinée, marquée par la pierre de taille et de grandes couvertures d’ardoises évoquant l’architecture traditionnelle régionale.

Des fêtes parmi les ruines et les chantiers

Les premières fêtes saumuroises d’après guerre commencèrent dès 1946. En 1948 et les années suivantes, le Comité des fêtes mit un point d’honneur à parcourir d’abord les quartiers ayant le plus souffert : la Croix-Verte, la Gare, les Ponts.

Jusqu’au début des années 60, les fêtes saumuroises -défilés et foires- ont accompagné la reconstruction et ses chantiers quelles que soient les difficultés.


L’industrie

La reconstruction industrielle intègre très largement le béton armé et tend à introduire les procédés de préfabrication promus par le MRU. L’usine des masques César et les magasins Boret sont reconstruits à partir de 1948 (quai Comte Lair et sur l’avenue). Cet établissement détonne avec sa façade inspirée du style moderne qui prévalait entre les deux guerres : baies allongées, fronton découpé.


Le relogement

La crise du logement résultant de la guerre est aggravée par l’insuffisance du parc locatif constatée dès 1939 et par l’état de vétusté des immeubles anciens. À la Libération, pour assurer le relogement d’urgence des sinistrés, le recours aux constructions provisoires est l’unique solution. De nombreuses baraques en bois, en partie récupérée au camp militaire américain de Fontevraud, servent d’habitations ou de locaux commerciaux et sont installés dans les quartiers sinistrés, place de la Boire-Quentin (future place Marc-Leclerc), le long de la future avenue et sur le quai du Roi René (square en face du n°3). Dans le quartier de la Croix-Verte, il y eut aussi, trop longtemps, la Cité d’urgence, devenue insalubre, près de la rue de l’île Neuve.

L’I.S.A.I.

Pour reloger les sinistrés, l’État entreprend la construction d’immeubles destinés à être cédés en échange de leur indemnité pour dommages de guerre. Ce programme de constructions d’État préfinancées, dit « Programme d’Immeubles sans Affectation Individuelle » (ISAI) devait fournir 25 000 logement en France. Le Conseil municipal de Saumur saisit l’opportunité et demanda en février 1946 l’édification de 52 logements de ce type. L’emplacement choisi fut  le square de la Boire-Quentin, au centre de l’avenue. En octobre 1947, la municipalité protesta contre le quasi abandon du chantier ou ses retards. En effet, la pénurie de matériaux, mais aussi le manque de main d’œuvre employée aux travaux préliminaires, entraînaient l’étalement des chantiers. De plus, l’emplacement choisi se trouvant sur des zones de remblais, il fut nécessaire d’établir des fondations profondes. L’expérience des architectes Marcel Prévot et Jean Boisset permit de relancer le chantier. La composition parfaitement maîtrisée de l’immeuble, la qualité des finitions (rampes d’escaliers, huisseries), les trois ailes perpendiculaires reliées par un simple rez-de-chaussée, constitua aussi un banc d’essai pour les architectes.


Gare / Croix-Verte


La restauration des Ardilliers

  • Courrier de l’Ouest 13 avril 2025
  • Courrier de l’Ouest 23 novembre 2025

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Sources :

  • Dépliant édité par les Archives municipales de Saumur

Documents photographiques :

  • Archives municipales de Saumur
  • Collections familiales
  • Comité des Fêtes de Saumur
  • Courrier de l’Ouest

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