Les 18, 19 et 20 juin 1960 – Le défilé fleuri de Saumur sur le thème « Les Romans célèbres »
Le défilé fleuri de Saumur en 1960 = un livre enluminé
Les aventures romanesques sont au programme des festivités de 1960. L’histoire du défilé fleuri de Saumur est à elle seule un roman. Il s’enrichit et s’embellit avec ce nouveau chapitre.
Ce défilé fleuri de 1960 aurait pu s’intituler : Le Cinéma bis tant il était vrai que les romans illustrés sont aussi passés à la postérité par des films nom moins célèbres au cinéma et à la télévision.
Oubliant tous les soucis quotidiens, en ce dimanche de juin 1960, les Saumuroises, Saumurois et leurs visiteurs allaient ouvrir le grand livre enluminé de fleurs des romans célèbres.
Tout semblait aller pour le mieux, pensait le Comité des fêtes en préparant ce défilé fleuri des 19 et 20 juin 1960. Mais c’était sans compter avec les aléas de la vie… Depuis 1948, la bonne humeur, et parfois l’insouciance, avaient mené les chars fleuris dans les rues de Saumur comme coule la Loire, sans cesser de passer sous les ponts…
Un temps pour le doute
Pas de roman sans rebondissements. À l’issue de ce défilé fleuri de 1960, des questions existentielles (et essentielles) allaient se poser : Stop ou encore ? ou encore : To be or not to be. La réponse franche et nette tarderait à venir.
En attendant le temps des questions et du doute, il fallait savourer l’instant présent sous un ciel azuréen qui faisait oublier les éclairs, le tonnerre et la grêle de 1959.
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Photos de la collection Colette Pelluaud
La distribution des prix et la zizanie
SECRET, VOTES ET RÉCOMPENSES
À l’image de ce qui se passait dans les établissements scolaires à la veille des grandes vacances, le Comité des fêtes de Saumur, comme beaucoup d’autres, avait instauré dès 1946 une distribution des prix à l’issue du défilé pour désigner les plus beaux chars. C’est ainsi que le char fleuri V45 – Portail-Louis – avait obtenu le premier prix en 1946. L’objectif avoué était de provoquer l’émulation des quartiers, ce qui induisait la tenue du secret quant aux œuvres en cours de réalisation jusqu’au jour de la fête où l’effet de surprise était total pour tout le monde.
Ces prix étaient décernés par un collège d’experts – surtout des présidents de comités des fêtes invités. Le public fut également sollicité pour donner son avis très démocratique. Il fallait compléter un bulletin inséré dans le programme* et le remettre le plus vite possible soit dans la voiture urne qui suivait le défilé soit dans une autre urne mise à disposition sous le péristyle du théâtre, entrée du Syndicat d’Initiatives (futur Office de tourisme).
Les récompenses les plus notables, quoique symboliques, allaient aux quartiers lauréats. Par exemple, prix d’excellence au char La Partie de petits Chevaux – Gare – Croix-Verte – le 17 juin 1956.
- À la même époque, il existait un dispositif semblable pour la mi-carême de Cholet.
1960 LE PRIX DE LA ZIZANIE
Arriva le défilé fleuri des 18, 19 et 20 juin 1960 sur le thème des Romans célèbres. Au soir du dimanche 19 juin, les calculs furent vite terminés. Deux chars viraient en tête : La Dame aux Camélias – Saint-Nicolas-Beaurepaire et Le Roman de la Momie – Les Ponts*. Un verdict final et indiscutable fut prononcé vers 22h, au moment du défilé nocturne.
Le Roman de la Momie obtint le prix d’excellence et la coupe. La Dame aux Camélias n’arrivait donc qu’en seconde position. De quoi provoquer l’ire des concepteurs de ce char. Bref, la coupe était pleine ! Les conséquences de cette décision attendirent jusqu’au mardi 21 juin.
Quelles étaient les causes de l’incompréhension (voire davantage) de ce quartier qui s’estimait lésé ? Réponse : une tromperie, une tricherie…
* Cf 1960 et Biographie et Témoignage Joël Grolleau
DE L’EMBROUILLE…
Le char La Dame aux Camélias était entièrement couvert de fleurs alors que Le Roman de la Momie présentait des éléments en papier et carton dorés. Pire encore ! des masques avec de grands yeux, de l’entreprise César (établie place Marc Leclerc), donnaient une âme aux visages égyptiens. Cependant, aucune règle ne stipulait qu’un char devait être entièrement fleuri et qu’il ne fallait pas utiliser des décors tout préparés.
ET SES EFFETS…
En ce début d’été 1960, mardi 21 juin, à l’heure des croissants, des commerçants de l’avenue du Général de Gaulle (Les Ponts) eurent la surprise de découvrir leur vitrine barbouillée de colle à tapisserie (servant à coller les fleurs) et, pour quelques «privilégiés», des camélias de la Dame devant leur porte.
AU PLACARD
Cette brouille – amicale – démontrait toute la subjectivité de cette remise de prix qui fut désormais mise au placard en catimini. Le retrait de ces prix n’empêcha pas la réalisation de très beaux chars par la suite, mais sans esprit de compétition et avec un peu moins de secret dans les projets.
Dans quelle mesure cette tribulation est-elle intervenue dans la décision prise de s’abstenir du défilé fleuri en 1961 ?
À Cholet, cette distribution des prix, elle même plusieurs fois revue, corrigée, encensée, critiquée, a cependant été maintenue.
LIEN -> Saumur – La Foire-exposition 1960
Les tubes des années 60 ( Hits 1000)
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